La loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (AGEC), adoptée en France en 2020, représente un tournant décisif pour les entreprises et les consommateurs en matière de développement durable. Cette loi, qui s’inscrit dans le cadre de la transition écologique, vise à transformer les modes de production et de consommation afin de préserver les ressources naturelles et de réduire les déchets. Elle touche plusieurs secteurs et impose des mesures concrètes pour encourager l’économie circulaire et lutter contre les pratiques nuisibles à l'environnement, telles que l’usage excessif d'emballages en plastique.
Dans cet article, nous reviendrons sur les grandes lignes de cette loi, les conséquences pour les entreprises, et les actions concrètes à mettre en place pour être en conformité avec cette réglementation.
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1. Qu’est-ce que la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (AGEC) ?
La loi AGEC a pour ambition de bâtir une économie circulaire, où chaque ressource est utilisée de manière optimale, recyclée et valorisée à la fin de son cycle de vie. En opposition à l'économie linéaire, qui consiste à produire, consommer puis jeter, l'économie circulaire promeut une gestion durable des ressources. Voici les grands axes de la loi.
Sortir du plastique jetable
La réduction du plastique à usage unique est l'un des objectifs phares de la loi. En effet, les emballages en plastique sont particulièrement visés par cette législation. D'ici 2040, la France souhaite interdire la mise sur le marché de plastique jetable grâce à la mise en place progressive d’alternatives réutilisables, recyclables ou compostables. Les premières mesures sont entrées en vigueur le 1er janvier 2021, avec l'interdiction de la distribution de certains objets en plastique tels que les pailles, les couverts ou encore les gobelets.
Les entreprises doivent s'adapter à cette nouvelle donne en proposant des solutions de substitution, et cela constitue une véritable opportunité d'innover dans les processus de fabrication et d’emballage. Le recours à des matériaux plus respectueux de l’environnement, comme le carton, le verre ou le plastique recyclé, devient essentiel pour répondre aux exigences de la loi.
Mieux informer les consommateurs
La loi AGEC impose également une meilleure information des consommateurs, un levier essentiel pour encourager des comportements de consommation plus responsables. Cette mesure de transparence inclut l’obligation pour les entreprises de fournir des informations claires et facilement accessibles sur la recyclabilité des produits, leur impact environnemental, et leur durée de vie. Cela se traduit par la généralisation de l’indice de réparabilité, qui permet aux consommateurs de connaître la facilité de réparation d’un produit, encourageant ainsi un usage plus durable. Ce mécanisme vise également à lutter contre l’obsolescence programmée en incitant les consommateurs à privilégier des produits plus durables et réparables.
Lutter contre le gaspillage et encourager le réemploi solidaire
La gestion des déchets constitue un autre volet essentiel de la loi AGEC. Elle impose aux entreprises, notamment celles des secteurs non alimentaires, de mieux gérer leurs invendus. En effet, il est désormais interdit de détruire des biens non alimentaires invendus. Les entreprises doivent donc trouver des alternatives telles que le don à des associations ou la revalorisation des produits par la réparation ou le recyclage. Cette mesure vise à limiter le gaspillage tout en soutenant l’économie solidaire et le réemploi, des piliers de l’économie circulaire.
Agir contre l'obsolescence programmée
L’obsolescence programmée, définie comme une stratégie visant à réduire la durée de vie des produits pour favoriser leur renouvellement, est une problématique clé dans la lutte contre le gaspillage. La loi AGEC renforce les sanctions à l'encontre des fabricants qui pratiquent l’obsolescence programmée. En outre, elle promeut des pratiques de conception plus durables, encourageant les entreprises à proposer des produits plus résistants et réparables. L’indice de réparabilité, qui est devenu obligatoire à partir du 1er janvier 2021 pour certains produits comme les téléphones portables, les ordinateurs portables et les téléviseurs, en est un exemple concret. Il permet de guider les consommateurs vers des achats plus responsables en mettant en avant les produits les plus durables.
Mieux produire
Enfin, la loi AGEC encourage une meilleure production, en s'appuyant sur l'éco-conception. Cela implique que les entreprises prennent en compte l'impact environnemental des produits dès leur conception, afin de minimiser les déchets et optimiser l'utilisation des ressources. Cette approche se matérialise par la réduction du nombre d'emballages en plastique inutiles, l'intégration de matériaux recyclés dans les processus de production et la création de produits plus facilement recyclables en fin de vie. Ainsi, la loi AGEC favorise l'adoption de pratiques industrielles plus responsables et respectueuses de l'environnement.
2. L’impact environnemental de la loi AGEC
Les mesures mises en place par la loi AGEC ont un impact significatif sur l’environnement. En encourageant une réduction des déchets et une meilleure gestion des ressources, la loi contribue directement à la préservation de la biodiversité et à la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
- Réduction des émissions de CO2 : L’utilisation de matières recyclées, en particulier dans la production d’emballages et de biens manufacturés, permet de réduire drastiquement les émissions de CO2. Par exemple, la production de bouteilles en plastique PET à partir de matériaux recyclés réduit les émissions de 70 % par rapport à la production de bouteilles à partir de matière vierge. Ces économies atteignent 93 % pour l’aluminium et jusqu’à 98 % pour le textile.
- Préservation de la biodiversité : En limitant l’usage des emballages en plastique et en favorisant leur recyclage, la loi AGEC contribue à la réduction de la pollution des océans et des écosystèmes terrestres. La diminution des plastiques à usage unique permet de lutter contre les déchets sauvages, responsables de la dégradation des milieux naturels et de la mortalité de nombreuses espèces animales.
3. Quelles conséquences pour les
entreprises ?
La mise en œuvre de la loi AGEC impose de nouvelles obligations aux entreprises, mais elle ouvre également des opportunités pour celles qui choisissent d’innover et d’adopter des pratiques plus durables.
Remplacer la vaisselle jetable
L'une des premières obligations pour les entreprises, notamment dans les secteurs de la restauration et de l'événementiel, est de remplacer la vaisselle jetable par des alternatives réutilisables ou compostables. Depuis le 1er janvier 2021, l’utilisation de vaisselle en plastique à usage unique est interdite pour les repas servis sur place dans les établissements de restauration. Cela signifie que les entreprises doivent investir dans des équipements réutilisables ou biodégradables, contribuant ainsi à la réduction des déchets plastiques.
Lutter contre les emballages en plastique
De nombreuses entreprises sont concernées par la lutte contre l’utilisation excessive d'emballages en plastique. La loi impose des objectifs de réduction drastique et encourage l’utilisation de matériaux recyclés. Cela implique pour les entreprises de repenser la conception de leurs produits et d’intégrer davantage de matériaux recyclables ou réutilisables.
Autre exemple concret pour les entreprises
Produits reconditionnés : Dans les secteurs des équipements électroniques ou des appareils électroménagers, la vente de produits reconditionnés prend de l'ampleur. Cela permet non seulement de réduire les déchets électroniques, mais aussi de répondre à une demande croissante des consommateurs pour des produits à moindre coût et plus respectueux de l’environnement.
4. Quelles actions mener pour votre PME ?
Les petites et moyennes entreprises (PME) ont un rôle clé à jouer dans la mise en œuvre de la loi AGEC. Voici quelques actions concrètes à entreprendre pour répondre aux exigences de cette législation tout en améliorant leur impact environnemental :
- Sortir du plastique jetable : Remplacer les emballages en plastique par des alternatives écologiques, telles que le carton ou les matières recyclées, est une étape importante. Opter pour des solutions d’emballage écoresponsables permet à la fois de se conformer à la loi et de valoriser son engagement environnemental auprès des clients.
- Favoriser la réparabilité des produits : Si votre entreprise fabrique des produits manufacturés, l’amélioration de leur indice de réparabilité est essentielle pour prolonger leur durée de vie et limiter l’obsolescence programmée. Investir dans la conception de produits durables, faciles à réparer, vous permet non seulement de respecter la réglementation, mais aussi de répondre à une demande croissante de la part des consommateurs.
L’option Bob pro
Un exemple concret est celui du lave-vaisselle Bob, un produit conçu pour les professionnels. Ce lave-vaisselle est ultra performant, conçu pour lutter contre l’obsolescence programmée. Il bénéficie d’un indice de réparabilité exceptionnel de 9,3/10, ce qui facilite la réparation et prolonge la durée de vie des appareils. De plus, il est fabriqué à 85 % à partir de plastique recyclé, en conformité avec les objectifs de la loi AGEC.